Mémorial de Srebrenica, commémoration du génocide du 11 juillet de 1995.
Sarajevo.
Sarajevo
Kozarac
Femme Tzigane, Kozarac
Gorazde , le pont.« Zivotno osiguranje » « Assurance vie» peut-on lire sur la publicité, à l’entrée du pont, sous l’horloge. Ironie alors que ce pont détruit par les serbes, assurait l’accès à l’hôpital situé sur l’autre rive de la Drina pendant le siège de l’enclave de Gorazde.
Mirsada a vécu le siège de Gorazdé de 1992 à 1995. Elle a fondé une association pour créer une entraide entre les mères. Cette association est toujours en activité avec une centaine de membres et poursuit des objectifs de rapprochement entre serbes et musulmans. Son fils a été blessé en novembre 1994. Ils ont étés évacués sur Sarajevo en janvier 1995. Rentrée en janvier 1996, elle n’a cessé de prôner les échanges avec les associations de femmes serbes. Pour elle, une nouvelle guerre est impossible. Il ne peut y avoir de haine entre des personnes qui ont tant travaillé ensemble. Elle veut croire à une gigantesque manipulation des esprits. Les liens qui ont été tissés pendant la guerre avec les associations de femmes serbes (Most par exemple) sont devenus très forts.
Srebrenica
Srebrenica "Ville aux âmes mortes"
Kada Otic, Sarajevo. Fédération de Bosnie et Herzégovine
Kada a vécu à Srebrenica avec son mari, sa fille et son fils jusqu'en 95. Son fils et deux de ses oncles ont échappés à la liquidation de l'enclave en s'enfuyant par les bois. Son frère et son mari ont été emmenés par les serbes. Elle ne les a jamais revus. Une partie du corps de son mari a été retrouvée et identifiée. Elle en acceptera l'inhumation au mémorial quand on en aura retrouvé la tête. « « Quand vous êtes touchés par une trop grande douleur, il ne faut pas sombrer dans le désespoir. Quand on éprouve une grande joie, il faut relativiser. Il faut toujours chercher le milieu d’or. »
Au bord de la rivière Miljacka.
Les roses de Gorazde. Pendant le siège de Sarajevo, les assiégés ont appelée « roses de Sarajevo » les impacts étoilés de tirs de mortiers sur les façades. Ces roses ont fleuri un peu partout comme à Gorazde.
Texte : « Munira Subasic, Présidente fondatrice de l’association les mères des enclaves, dont le but est de faire reconnaître le droit à la vérité et à la justice. Née à Rotacica en 194 Elle a passé la guerre à Srebrenica. Le 12 juillet, son fils a été arrêté, le 13, son mari suivra ainsi que 20 membres de sa famille proche. Sur les 22, 14 ont été assassinés, 8 ont disparu. On n’a jamais retrouvé le corps de son fils. Le 16 mai 2012, le magazine « L’Express » publiait sur le net un article du procès de Ratko Mladic « Captant le regard d’une proche de victimes, Munira Subasic présente dans la salle, Ratko Mladic a fait un geste explicite de la main, comme s’il allait lui trancher la gorge ». « Je pensais qu’en venant ici, j’aurais au moins pu voir le remord dans ses yeux, au lieu de cela, j’ai vu sa soif de sang ». Raconte Munira Subasic ».
Majka Mera, Bihac. Majka avaient deux enfants: une fille et un fils. Avant la guerre, sa fille était fiancée à un serbe. Après leur rupture, une fois la guerre installée, il l'a emmenée dans un camps de viol avec son frère, contraint d'assister à son supplice... leurs corps ont été retrouvés dans une carrière." Je suis la plus heureuse des mères, si je puis dire. Je me suis battue pour retrouver mes enfants et j’ai au moins trouvé leur corps. Combien de mères mourront sans savoir que sont devenus les leurs ! »
Srebrenica.
Ruine de Gorazde, vallée de la Drina.
Zumreta veut dire pierre précieuse. Divorcée en 1992 après 24 ans de mariage, un mois avant les évènements, une exception à l’époque en Bosnie, Zumreta se retrouve seule, face à la guerre, face à sa guerre privée. Une autre page s’ouvre pour elle, elle participe activement à l’entraide entre les commerçants de Sarajevo et la population. Elle a été élue femme de l’année en 1994. Elle est fière de ce qu’elle a réalisé, elle a rencontré sa « famille ». Elle pense néanmoins qu’on lui a volé une partie de sa vie, comme on a sacrifié une ou deux générations... au nom de quoi ?
Sehida Abdurahmanovic, Potocari. Sehida est très engagée depuis la mort de son mari. Elle est un membre très actif des Mères des Enclaves de Srebrenica-Zepa. Ses voisins sont Serbes et ses enfants ont peur pour elle. « Si les Serbes se demandent comment les musulmans ont trouvé la force de revenir, certains se demandent ce qu’il faudra encore faire pour qu’ils repartent »
Bida Smajlovic « Elle a 3 filles, l’une est à Annecy, l’autre à Lukavac, la troisième à Biljeljina. Toute la famille vivait à Potocari, ils ont du se regrouper à l’usine en juillet 1995. Son mari a été emmené, elle ne l’a jamais revu. Elle a beaucoup pleuré de ne pas avoir de fils, mais bien plus tard, elle a béni le ciel de ne pas en avoir eu »
Haïra Catic est musulmane originaire de Srebrenica en Bosnie. Son fils Nino a été porté disparu lors du massacre de Srebrenica. Son corps n’a pas été retrouvé, bien qu’il ait été localisé. Le terrain truffé de mines n’a en effet pas permis l’exhumation des corps de cette zone. Haïra Catic est Présidente de l’association des Femmes de Srebrenica à Tuzla.
Trnoplje, camp de viol.Aux abords du camp où étaient séquestrées des femmes bosniaques, les serbes ont érigé une stèle à la mémoire de leurs morts !
En Bosnie comme au Rwanda, le viol comme arme de guerre et de génocide a été méthodiquement organisé. De 20 à 40 000 femmes bosniaques ont été systématiquement violées dans les camps de Trnoplje, Foca, Visegrad ou Omarska. Il s’agissait de d'éradiquer l’identité d’une population en s’attaquant à ses femmes par la procréation forcée. Dans le film documentaire « Le viol, une arme de guerre » de Sabina Subasic, des survivantes de ces camps témoignent…
Les bureaux de l’ICMP à Tuzla. Ossements conservés pour identification avant d’être remis aux familles.
« Les bureaux de l’ICMP à Tuzla. montres, réveils, gobelets, vêtements, photos issus des charniers. Traces, fragments de vies fracassées.
Les bureaux de l’ICMP à Tuzla. Ossements conservés pour identification avant d’être remis aux familles.
Les bureaux de l’ICMP à Tuzla. montres, réveils, gobelets, vêtements, photos issus des charniers. Traces, fragments de vies fracassées.
Les bureaux de l’ICMP à Tuzla. montres, réveils, gobelets, vêtements, photos issus des charniers. Traces, fragments de vies fracassées.
Mémorial de Srebrenica, commémoration du génocide du 11 juillet de 1995.
Mémorial de Srebrenica, commémoration du génocide du 11 juillet de 1995.
Mémorial de Srebrenica, commémoration du génocide du 11 juillet de 1995.
Mémorial de Srebrenica, commémoration du génocide du 11 juillet de 1995.
Mémorial de Srebrenica, commémoration du génocide du 11 juillet de 1995.
Mémorial de Srebrenica, commémoration du génocide du 11 juillet de 1995.
Mémorial de Srebrenica, commémoration du génocide du 11 juillet de 1995.
Mémorial de Srebrenica, commémoration du génocide du 11 juillet de 1995.
Mémorial de Srebrenica, commémoration du génocide du 11 juillet de 1995.
Muris Razanica. Il conduisait le bus Gorazde-Sarajevo. Il a été gravement blessé et n’a pu être évacué vers l’hôpital de Sarajevo qu’en janvier 1995 sous escorte serbe, opération savamment orchestrée pour les télévisions internationales .Aujourd’hui, Muris a une prothèse au bras droit ainsi qu’à la jambe droite. Il est revenu à Gorazde et dirige un hôtel. Il veut bien pardonner, mais le problème est qu’il n’est pas du tout certain du repentir des bourreaux.
Mémorial de Srebrenica, commémoration du génocide du 11 juillet de 1995.
Mémorial de Srebrenica.
Vue des hauteurs de Gorazde, vallée de la Drina
Départ en hâte des familles alors que s’allument dans la campagne environnante, les feux annonçant la fête de Saint Pierre, Saint patron des orthodoxes, dédiée, après la guerre, aux victimes serbes de Bratunac et instituée en contre commémoration du génocide de Srebrenica.
Kozarac, la vie reprend, malgré les traces encore visibles de la guerre.
Jasna Bukvic. Pendant la guerre, ses parents l’avaient envoyée en Belgique. Aujourd’hui, elle vit et travaille à Sarajevo. Pourtant, elle s’interroge sur l’avenir dans son pays, à cause de la présidence tripartite, mais aussi à cause de la corruption de certaines élites, et de leur manque de compétence.
Sabina Subasic. Bosno-française Sabina est cinéaste et a été plusieurs fois primée pour ses documentaires. Elle est aussi juriste et travaille pour l’Institut pour la recherche sur les crimes contre l’humanité et le droit international de l’Université de Sarajevo. « Notre constitution est notre plus grand plaie, parce qu’elle valide la discrimination ethnique, principe antidémocratique. Les familles sont dispersées aux 4 coins du monde. Les jeunes ne peuvent voyager et les individus ne peuvent rien changer. Ils sont devant un mur, dans une sphère fermée. Nous ne l’avons pas choisi, on a choisi pour nous ! »
Selma Campara. Très jeune Selma a émigré avec ses parents, d’abord en Turquie puis en Savoie. Elle est rentrée en 1996. Elle travaille au Centre André Malraux depuis un an. Ses parents lui ont inculqué les valeurs du multi-culturalisme. « J’aime ma ville mais pas comme le pays fonctionne. Les jeunes aiment parler de politique mais ils sont très pessimistes. Beaucoup voudraient quitter le Bosnie. On ne pourra jamais avancer si on continue à s’étiqueter et à appliquer la ségrégation dans les écoles. Est-ce que ça va cesser un jour ce système de destruction du pays ».
Jasmin Imamovic. Maire de Tuzla. Maire non-nationaliste de la ville la plus multiculturelle de Bosnie. Un écrivain, un visionnaire…..« Dommage pour la paix en Europe. Quand on regarde la situation, je reviens à Voltaire et au texte de son dictionnaire philosophique. Je me réfère à la définition du mot guerre et ce qu’on apprend de la guerre »
Liliana Predragovic est serbe Elle est membre du « Partnerski Omladinski Pokret » de Banja Luka (Republique serbe de Bosnie) , mouvement social qui veut recréer les liens entre les je unes au moyen de la culture. Les difficultés sont nombreuses et les pressions assez fortes. « J’ai beaucoup d’attentes, mais je ne m’attends pas à des changements rapides. J’ai pourtant le sentiment que les choses avancent et que les mentalités évoluent. Ils pourraient réussir beaucoup plus vite s’il n’y avait pas ce côté politique omniprésent. Il faut donner beaucoup plus la parole aux jeunes ».
Zdravko Krsmanovic, Maire de Foca. A peine élu en 2003, e maire serbe Zdravko Krsmanovic s'est rendu à Gorazde, enclave bosniaque à 30 kms au nord-est de Foca, où il a publiquement condamné, à la télévision les crimes Serbes et mis en cause la responsabilité des dirigeants de l'époque. Sa déclaration a fait l'effet d'une bombe, comme une brèche dans la chape de plomb nationaliste. La paix revenue, il a demandé aux personnes déplacées à Sarajevo de revenir à Foca. En quelques années, il a nettoyé la cité, rouvert le théâtre, rénové les écoles et construit un centre sportif. Outre sa compétition de rafting, Foca accueille désormais un championnat international de football pour les moins de 17 ans. Zdravko Krsmanovic veut aller jusqu’au bout de son rêve : « La seule façon de changer, c'est de libérer les gens de la peur, de la haine et de leur redonner l'espoir de vivre normalement dans une Europe civilisée. »
Lueur sur la vallée de la Drina.